Les Maisons de l’Ecologie Culturelle, un réseau en plein essor

Le réseau des Maisons de l’Ecologie Culturelle va très bien. « On avait 13 maisons il y a 15 jours. On en aura 20 d’ici à la fin de ce mois et il y en aura 30 d’ici à la fin de l’année » se réjouit Patrick Scheyder, son fondateur.

Tout est parti d’un manifeste publié en 2022 par le pianiste Patrick Scheyder, le géographe Nicolas Escach, actuellement maire-adjoint chargé de la transition écologique à Lyon, et le prospectiviste Pierre Gilbert. Les auteurs invitaient les lecteurs à s’approprier l’écologie par la culture, considérée comme le « ciment de la société ». Une douzaine d’élus et de responsables associatifs se sont reconnus dans ce projet et le réseau est né.

« L’idée des Maisons de la Culture de Malraux, à une autre époque, c’était que chacune et chacun ait un accès à la culture pas trop loin de chez elle ou lui, quel que soit son milieu d’origine » explique Patrick Scheyder. « On estime que, maintenant, l’enjeu, porte sur l’écologie : il faut que chacune et chacun ait accès à l’écologie pas trop lui de chez elle ou lui, quel que soit son milieu d’origine et cela d’une manière très diversifiée. L’écologie est parfois perçue comme un discours scientifique, technique. Il faut soit s’y connaître, soit y croire. Nous, on dit que l’écologie peut passer, de manière complémentaire et importante, parce qu’elle touche à l’intime, par la sensibilité. Dans ces maisons, il peut y avoir des fresques du climat, il peut y avoir des ateliers, mais aussi des rencontres, des conférences, des spectacles, des animations, des concours de poésie… Bref, une ouverture grand angle sur l’écologie, parce que l’écologie concerne tous les moments de notre vie, et pas seulement la réflexion, la technique ou la science. »

Le réseau est en pleine structuration. Un coordinateur vient d’être nommé. Deux agences de l’État, l’Ademe et l’Office Français de la Biodiversité, observent ses travaux de près, intéressés par ces terrains d’application concrète des idées.

« Actuellement, il y a une écologie très descendante, de ceux qui savent vers ceux qui ne savent pas, des scientifiques vers les citoyens » commente Patrick Scheyder. « Nous, on dit qu’il faut aussi une écologie ascendante, du terrain, des territoires, vers les niveaux de décision. »

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui est le parrain d’honneur du réseau, lui apporte ses lumières. Un événement sera d’ailleurs organisé autour de lui le 2 décembre 2025 à l’Académie du Climat, à Paris. Patrick Scheyder l’animera et des acteurs de toutes sortes y participeront, du représentant de Regards de Mômes, un collectif issu du village de Bécherel, en Ille-et-Vilaine, à la présidente de la branche française de l’organisation internationale des musées.

« On va engager une recherche sur la notion de résilience en écologie, mais aussi la notion d’attachement » précise Patrick Scheyder, qui souhaite distiller de nouvelles idées dans le réseau. « Il faut réparer ou susciter l’attachement au vivant. Le dialogue affectif avec le vivant (avec soi-même, avec les autres, avec les autres espèces…) manque cruellement. La notion d’attachement est importante pour comprendre le backlash écologique qu’on connaît actuellement, qui relève de l’attachement évitant. Boris Cyrulnik, qui est vraiment un magicien de la transposition d’un concept d’un domaine à un autre, comme il l’a fait pour la résilience, va nous aider à déplacer cette notion d’attachement, à l’origine liée à la pédiatrie. Elle peut nous servir à aborder les gens différemment, d’une manière cognitive et pas seulement avec un discours raisonnable. »

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de l'écologie culturelle

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