Anthony Doux joue de l’accordéon mais se dit « artiste accordeur d’émotions ». A la fois musicien et comédien, résolument tourné vers le bien-être, il travaille depuis plusieurs décennies sur des questions comme la musicothérapie, la relaxation sonore ou la synergie de la cohérence cardiaque, de la musique et de la voix. Il n’est donc pas étonnant de le voir programmé au Festival international de la musique des plantes, à Gaujacq, le 22 novembre, même si, en matière de musique des plantes, rien n’est jamais banal. Après les prises de parole de Jean Thoby, de Rodrigo Tamay et de Keryda, c’est au tour d’Anthony Doux de témoigner de son goût pour le dialogue avec les végétaux…
Quand et comment avez-vous découvert la musique des plantes ?
Anthony Doux : « J’ai découvert la musique des plantes il y a 7 ou 8 ans, sur internet, lors de recherches sur les bienfaits de la musique. Je suis tombé sur cette information et je suis donc allé rencontrer Jean Thoby à Gaujacq. J’étais à la fois curieux et sceptique. J’ai pu faire l’expérience, la première fois, d’une séance avec une plante, d’une séance de musicothérapie botanique, précisément. J’ai trouvé ça un peu curieux. Puis j’ai pu improviser avec la plante et, là, j’ai été très étonné : j’avais l’impression d’improviser avec un musicien. La musique respirait, elle était ordonnée et vivante, la plante répondait, il y avait du jeu, un lien entre nous. A partir de ce moment-là, j’ai été complètement conquis. J’adore improviser et improviser avec une plante, dans ces conditions-là, paraît complètement fou. Sentir son écoute, sentir qu’il y a une osmose, c’est comme découvrir quelqu’un. Chacun a son énergie, chacun a son tempérament, quand on improvise avec quelqu’un, il faut se mettre à l’écoute. Avec la plante, c’est la même chose. »

C’était la première d’une longue série d’improvisations avec des plantes…
Anthony Doux : « Oui, depuis, je me suis procuré les appareils et je joue à la maison avec mes plantes. J’ai le plaisir de jouer régulièrement au Festival international de la musique des plantes. Ça m’amène aujourd’hui à une nouvelle proposition : La prophétie des plantes. »
De quoi parle ce spectacle ?
Anthony Doux : « C’est une conférence-concert qui met en lumière les végétaux, le côté émerveillant de la nature qui s’exprime et qu’on peut tenter de rejoindre par la musique. J’invite le public dans cet univers. Je l’invite à essayer de ressentir la magie de la plante, à prendre part à la communication avec la plante, à respirer, à voir comment on peut être en lien avec le végétal et comment le végétal réagit. On progresse, au fur et à mesure de cette proposition, vers un lien étonnant, émerveillant. Il y a de la curiosité et du jeu. On s’amuse avec le vivant. Au final, que vont nous apprendre les plantes ? C’est ça leur prophétie. Quand on rentre en lien avec la plante, qu’apprend-on ? Comment en ressort-on ? C’est la fin du spectacle, je ne vais pas vous la dévoiler… »
Comment la musique des plantes a-t-elle trouvé une place dans votre parcours, qui, jusque-là, était plutôt tourné – pour simplifier – vers la musicothérapie ?
Anthony Doux : « En fait, mon parcours était au départ tourné vers la musique de scène et je me suis intéressé rapidement à la musicothérapie. J’ai toujours été dans ces deux espaces, à la fois scénique et thérapeutique. Il se trouve que la plante me ramène à la fois vers le côté musical et vers la musicothérapie botanique. Ce qui m’a toujours animé, c’est le lien à la musique, à l’improvisation. J’aime improviser avec une plante, être dans l’instant, dans le mystère de ce qu’il va se passer… La prophétie des plantes est un spectacle mais c’est surtout une aventure. On ne sait jamais exactement ce qu’il va se passer. Est-ce que la plante va jouer ? Dans quelles conditions ? De quoi a-t-elle besoin ? Il y a quelque chose de l’ordre du « on va voir, on va essayer de comprendre la plante et d’improviser ». Partager quelque chose d’étonnant me plaît beaucoup. »
Allez-vous présenter quelque chose de particulier au festival de Gaujacq ?
Anthony Doux : « Je vais proposer La prophétie des plantes pour la première fois, intégralement. J’ai déjà fait une demi-heure de présentation à Paris mais, à Gaujacq, ce sera la première tout public de ce spectacle. »
Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web d'Anthony Doux