Festival Baie Sonore : « On fait partie de Baie de Somme Zéro Carbone »

La Baie de Somme, ses marées vertigineuses, ses oiseaux migrateurs, ses phoques … et désormais son festival de musique. Le 19 juillet, la première édition de Baie Sonore aura lieu à Cayeux-sur-Mer, avec Victorien, Jeanne Bonjour, The Odds, Ultranöu, Richard Allen… Comment prépare-t-on un événement de ce type à la fin du premier quart du vingt-et-unième siècle ? Comment, notamment, tient-on compte de son environnement ? Les réponses de la directrice du festival…

Pourquoi créer un festival musical estival de plus ?

Marie Claverie : « Très bonne question ! Il y a des festivals en Baie de Somme, du côté d’Amiens, de Mers-les-Bains, mais, à ma connaissance, pas à Cayeux-sur-Mer. Il y a bien sûr des animations locales mais notre festival a d’autres ambitions. Nous souhaitons mettre en avant la scène musicale émergente, dont des artistes locaux (Sirène, Richard Allen), et d’autres, plus connus du grand public : Victorien, qui a fait la Star Academy, Jeanne Bonjour, the Odds. Nous voulons aussi mettre en avant la Baie de Somme et son écosystème, c’est pour cela que nous proposons à partir de 15h des ateliers présentés par des associations locales. »

Qu’allez-vous mettre en place pour réduire l’impact environnemental de cet événement ?

Marie Claverie : « Premièrement des toilettes sèches. C’est un point important de notre budget. On travaille avec Gink’oop, qui s’occupe des toilettes sèches mais aussi du compostage et du recyclage des déchets. D’autres sociétés enterrent les déchets. Le travail plus complet de Gink’oop a un coût, souvent supérieur à la concurrence, mais on voulait un suivi jusqu’au bout. C’est une volonté que l’on a eue dès le début et nous avons voulu faire ce choix budgétaire, qui nous paraissait important et en accord avec nos valeurs, même si nous ne sommes pas du tout subventionnés. Un autre point, que d’autres festivals mettent aussi en place : il n’y aura pas de vente d’eau en bouteille en plastique, on ouvrira nous-mêmes un compteur et les festivaliers pourront remplir leur gourde d’eau potable gratuitement. Tout ce qui sera vendu sur place, c’est-à-dire nos goodies ou encore les produits de nos food trucks, sont locaux ou fabriqués en France. Tout cela semble minime mais ce sont tous ces petits gestes qui nous permettent de faire des efforts pour l’environnement à notre échelle. On ne va pas se mentir : créer un festival est générateur de pollutions.  On va aussi aménager un parking à vélo. En Baie de Somme, il y a beaucoup de véloroutes. Tous les gens qui veulent venir en vélo pourront se garer. On souhaite aussi encourager le covoiturage au maximum. »

Je crois qu’il y aura également des ateliers de sensibilisation…

Marie Claverie : « Oui, ils sont gérés par SOS Laisse de Mer, qui est basée à Cayeux. Cette association récupère des objets sur la plage, fabrique des œuvres d’art et sensibilise le public à la fragilité de l’environnement. Ils seront présents au festival et proposeront différents ateliers : un atelier « vannerie de la mer », à partir de bouts de filets, un atelier « impression plastique »… Une étudiante en science participative, qui a créé son association, Kokiproko, proposera également un atelier autour des coquillages du littoral. C’est vraiment une dimension centrale pour nous, qu’on voulait proposer aux touristes mais aussi aux locaux. Même lorsqu’on y vit, il y a toujours quelque chose à apprendre sur la Baie de Somme… »

Avez-vous pensé à une labellisation en éco-festival ou à un partenariat avec des acteurs locaux ?

Marie Claverie : « Oui, on fait partie de Baie de Somme Zéro Carbone, une association basée à Saint-Valery. Elle soutient toutes les initiatives qui permettent de décarboner nos activités. Elle regroupe des loueurs de vélo, des hôteliers, des restaurateurs… Il y a une charte à signer quand on rentre dans l’association. Ensuite, l’association met en avant les initiatives. Cette association soutient Baie Sonore mais aussi l’un de nos food trucks en est membre. J’ai aussi contacté un loueur de vélos pour voir s’il pourrait nous aider pour le parking à vélo et – pourquoi pas ? – l’année prochaine, mettre en place un partenariat « un ticket acheté + X euros = votre location de vélo pour le week-end ». C’est une première édition, on fait ce qu’on peut face à d’importants défis financiers, mais pour les éditions suivantes, on souhaiterait aller plus loin dans cette démarche de festival durable. Pourquoi ne pas se rapprocher de ceux qui gèrent le Chemin de Fer de la Baie de Somme ? Tout est possible… »

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web du festival Baie Sonore

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *