Vianney s’évade du musée Grévin

Ces dernières années, il a beaucoup été question dans les milieux militants de « nouveaux récits », d’exemples qui entraîneraient le plus grand nombre vers des futurs désirables. Le premier réflexe est de chercher les créateurs et les porteurs de ces imaginaires pétris de décroissance et de justice dans les marges. L’évidence serait même de se tourner vers les artistes qui vivent de peu, qui chantent la beauté du vivant lors de concerts économes et traversent la France sans laisser d’autre trace que des souvenirs émerveillés. Mais, si l’on regarde les chiffres, qui ces baladins mobilisent-ils ? Quelle force ont leurs récits ?

A l’autre bout du spectre, on rencontre parfois des stars qui donnent de dérangeants exemples. Ainsi de Flo Delavega, qui, en 2017, a quitté les plateaux de télévision (son groupe, Fréro Delavega, s’était fait remarquer dans « The Voice ») et les scènes des Zéniths pour pratiquer la permaculture dans les Landes (il a aujourd’hui repris le micro). Ainsi, cet été, de Vianney. Le chanteur se retire à la campagne l’année où il entre au Musée Grévin. Peut-être y a-t-il un lien de causalité entre les deux événements, une sorte de vertige pour ce musicien de 34 ans qui a déjà eu tous les honneurs que peut offrir la société du spectacle (juré de « The Voice », parrain du Téléthon, interprète d’Hallelujah de Leonard Cohen lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris…).

En juin, il a annoncé qu’il faisait une pause dans sa carrière musicale, le temps de construire lui-même « une cabane, un refuge ». Depuis, les internautes rêvent d’une vie simple en le voyant creuser seul les fondations de sa maisonnette. « Je ne suis pas expérimenté, donc ce ne sera pas parfait. Mais je rêve d’écrire mes prochaines chansons dans ce refuge. J’y mettrai un lit, une table, un poêle, une guitare et un piano » écrit-il.

Vianney, apôtre du pas de côté plus efficace que, au hasard, l’électronicien S8jfou, le pianiste Lorenzo Naccarato ou l’artiste sonore Mélia Roger ? Le débat promet d’être vif…

Photo de têtière : François Mauger

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