Dizonord, le disquaire qui aime les chants d’oiseaux

Pour la troisième année, la Philharmonie de Paris célèbre la sortie de l’hiver avec une grande « Nuit du Rossignol ». Elle aura lieu le 30 mars et réunira des artistes souvent cités dans ces colonnes, comme l’ensemble baroque La Rêveuse, le batteur Electroplume ou Jean Boucault et Johnny Rasse, les « Chanteurs d’oiseaux ». Parmi ces tenants d’une musique inspirée des chants d’oiseaux, les gérants de la chaîne de magasins de disques Dizonord peuvent passer pour des intrus. En réalité, ils font bel et bien partie de la famille. Depuis 2019 et l’ouverture de leur premier magasin, à Paris, Vincent Privat et Xavier Ehretsmann militent en effet, parmi mille autre causes, pour la réhabilitation des disques vinyles d’audionaturalisme.

« On a travaillé avec Jean-Claude Roché, peut-être l’audio-naturaliste le plus important en France » explique Xavier Ehretsmann. « On a récupéré ses stocks de vinyles, ainsi que sa discothèque. On a également trouvé d’autres lots de disques de Jean-Claude Roché ailleurs, souvent des stocks de disques neufs restés chez d’anciens distributeurs. »

Depuis, les vendeurs de Dizonord se font les ambassadeurs des enregistrements de terrain. « On amène les clients à se poser des questions. Ils ont souvent l’impression que les enregistrements d’oiseaux correspondent à une vérité. On essaie de leur faire comprendre que l’auteur a choisi le positionnement de son micro, qu’il a décidé de commencer la bande à un moment donné et d’arrêter à un autre moment, que, parfois, l’enregistrement est retravaillé, que le chant est mis en valeur par un travail de mixage… On souhaite que nos clients comprennent que ce type de disque est une œuvre, comme peut l’être un album de pop » assure le cofondateur de la chaîne de magasins, qui ajoute « On valorise aussi la musique brute, faite par des personnes en situation de handicap, ou la musique faite pour ou avec les enfants (d’ailleurs, les disques de chants d’oiseaux étaient, je crois, souvent destinés aux enfants) ».

Le 30 mars, dans l’espace « dix-septième siècle » du musée de la musique, Vincent Privat et Xavier Ehretsmann vont donc mêler musiques électroniques, notamment ambient, et enregistrements ornithologiques. « On peut aussi passer les disques d’oiseaux à la mauvaise vitesse. Un 45 tours passé en 33 tours se rapproche de sons de la musique électronique » s’amuse Xavier Ehretsmann. Voilà qui devrait donner l’idée à un nouveau public d’aller fouiller dans leurs bacs…

Image de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de Dizonord
La page de la Nuit du rossignol sur le site de la Philharmonie

Commentaires

  1. Deroussen a écrit :

    Article bien trop réducteur de ce qu’est l édition audio-naturaliste. Ne fait que l’apologie d’un auteur et en oublie tant. A revoir

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *