Le compositeur Pierre Mariétan aurait eu 90 ans le 23 septembre 2025, s’il ne s’était éteint en mars. Par fidélité, une galerie du onzième arrondissement de Paris a choisi de maintenir une exposition de ses partitions, programmée de longue date.
Pierre Mariétan avait une écriture très classique, même si sa musique ne l’était pas. La majorité de ses partitions était écrite à la main sur des portées ponctuées de barres de mesure. Il utilisait naturellement des formes moins traditionnelles pour ses œuvres les plus ouvertes. Il organisait alors la matière musicale sur le papier avec quelques schémas, afin de donner des indications aux interprètes, qui conservaient cependant la liberté de les jouer selon leur inspiration. Souvent, ces œuvres proposaient plusieurs cheminements entre les motifs. C’est le cas, selon Sylvie Guichard, sa compagne, de Circulaire, une partition pour piano qui, comme son nom l’indique, revient sur elle-même, ou de Trait. Dans cet ensemble, une partition fait figure d’exception, puisqu’elle a la particularité d’être figurative. Elle représente en effet un arbre, dont chaque interprète doit suivre une branche. Elle date de 1977. En 2023, Pierre Mariétan a mis en couleur une trentaine de reproductions en sérigraphie de l’œuvre originale. Ce sont ces partitions enluminées qui seront exposées à la galerie Satellite.
C’est une dernière occasion de saluer un compositeur qui a longuement milité pour l’écoute du monde. Fondateur du Groupe d’Etude et Réalisation Musicales (GERM), du Laboratoire d’Acoustique et de Musique Urbaine (LAMU) puis des « Rencontres Architecture Musique Ecologie » (RAME), il était une figure incontournable de la réflexion sur les paysages sonores et leurs relations avec la musique. Comme un hommage posthume, sa région d’origine, le Valais, tend à devenir un haut lieu de la mise en valeur de l’environnement acoustique, au travers de sa Biennale Son, qui se donne pour mission de « mettre en lumière la place croissante du son dans l’art contemporain ». Les idées de Pierre Mariétan échapperont au temps !
Pour aller plus loin…
Rendez-vous le 23 septembre à la galerie, au 7 rue François de Neufchâteau, à Paris
Photo de têtière : François Mauger