A la Renaissance, Clément Janequin avait déjà ouvert la voie. Ce prêtre (à l’instar de Vivaldi) et compositeur est souvent considéré comme l’un des premiers musiciens bruitistes parce qu’il a intégré dans ses chansons des onomatopées, comme des portes ouvertes sur l’environnement. Sa série de Chant des Oiseaux est un modèle du genre.
Mais, surpassant les tentatives de l’Italien Girolamo Frescobaldi (Caprice sur le chant du coucou) ou du Français François d’Agincourt (Les Tourterelles), ce sont Les quatre saisons d’Antonio Vivaldi qui incarnent le plus brillamment la sensibilité baroque à la nature.
Cette œuvre pour violon et ensemble de cordes, qui ouvre un recueil de concertos intitulé Il cimento dell’armonia e dell’inventione (L’épreuve de l’harmonie et de l’invention) publié en 1725, évoque, avec un sens des contrastes remarquables, les gazouillis des oiseaux, l’orage qui gronde, la pluie, le vent ou encore la lourdeur d’un été chaud.
Un peu oubliée après sa parution, elle est devenue au vingtième siècle l’une des pièces instrumentales les plus jouées au monde.
Photo : Cénel et François Mauger