L’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (qui se fait désormais appeler « l’Agence de la transition écologique »), s’intéresse à l’accès des Français à la culture mais le fait à sa façon, en mesurant les effets du développement du numérique. Intitulée « Evaluation de l’impact environnemental de la digitalisation des services culturels », sa nouvelle étude pose à nouveau la question de la réalité de la dématérialisation.
Qu’il s’agisse d’un produit (un disque, par exemple) ou d’un service (le streaming), les chercheurs de l’ADEME ont pris en compte toutes les étapes du cycle de vie, de la fabrication à la destruction, et tous les équipements nécessaires, y compris ceux qui sont invisibles pour l’utilisateur final. L’étude ne permet pas de conclure que les services numériques sont plus économes que leurs alternatives physiques, ni d’affirmer l’inverse. Tout dépend en effet de l’usage qui en est fait.
L’ADEME prend le Compact Disc comme exemple. En acheter un puis l’écouter a un impact environnemental bien plus important qu’une écoute du même contenu en streaming. Par contre, si le Compact Disc est réécouté pendant des dizaines d’années, voire prêté ou revendu, le rapport peut s’inverser.
Lors de l’écoute de musique en streaming, les équipements utilisés – à commencer par le téléphone ou l’ordinateur, si gourmands en matières premières parfois rares – génèrent plus de 90% des impacts environnementaux, ceux du stockage et de la transmission des données étant très minoritaires. L’ADEME recommande donc de limiter le nombre d’appareils et de les faire durer le plus longtemps possible.
Enfin, utiliser des technologies mobile sans-fil comme la 4G pour écouter de la musique via son téléphone demande bien plus d’énergie que de faire appel à une connexion fixe. L’ADEME conseille d’éviter de passer par les plates-formes de vidéo pour écouter de la musique, de privilégier l’usage du Wifi et de télécharger les contenus qui pourraient être écoutés à plusieurs reprises.
Rappelant que le numérique est déjà responsable de 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre et consomme environ 10% de l’électricité en France, l’ADEME lance une campagne appelant à plus de sobriété de ce côté également. Un simulateur d’empreinte carbone a ainsi été mis en ligne. Très succinct, il ne répond pas à toutes les questions mais permet déjà de mesurer comment un simple passage de la Wifi à la 4G impacte le nombre de kilogrammes d’équivalent dioxyde de carbone (« kg co2e ») émis.
Photo de têtière : François Mauger
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