La « Pastorale » de Beethoven inspire les musiciens de ce siècle

Samedi dernier, les musiciens de l’Orchestre national de Lyon donnaient dans leur Auditorium, impressionnante salle de concert toute de béton et d’acier, un programme qui associait Ludwig van Beethoven et le compositeur contemporain Brett Dean. Cet Australien, ancien altiste de l’Orchestre philharmonique de Berlin, assume en effet l’héritage classique. En 2004, il avait écrit un Water Music pour quatuor de saxophones et orchestre qui répondait à l’œuvre de Georg Friedrich Haendel. En 2000, déjà, il avait composé une Pastoral Symphony pour orchestre de chambre qui dialoguait avec la Symphonie n°6 en fa majeur de Beethoven.

Cette année, c’est In this Brief moment qu’il a choisi pour succéder à l’interprétation de la Pastorale du maître viennois par l’orchestre que dirige Markus Stenz. Brett Dean décrit ce nouvel oratorio comme « une célébration darwiniste, évolutionniste de la création, le pendant de La Création de Haydn qui en est la vision biblique », « l’occasion de nous émerveiller de ce qui a été, de ce qui est de ce qui pourrait bien être perdu ».

Pour comprendre sa démarche, le mieux est de visionner le court film qui le montre au bord d’un lac australien, en bermuda et chemisette, dissertant aussi ouvertement sur sa relation à Beethoven que sur la façon dont la nature l’inspire.

Ces images forment un alibi tout trouvé pour revenir vers une série de reportages de la Deutsche Welle tournés en 2020, l’année où l’on tentait malgré la pandémie de célébrer le 250ème anniversaire de Beethoven. Des musiciens de tous horizons y témoignent de la façon dont ils s’inspirent aujourd’hui encore de la Pastorale. Mention spéciale au quatuor de jazz islandais ADHD, qui répètent au bord du lac Kleifarvatn, et au compositeur indien Ricky Kej qui a écrit des arrangements de la Symphonie n°6 pour des instruments tels que le sitar. Ce dernier décrit La Pastorale comme « the mother of all compositions when it comes to nature » (« la mère de toutes les compositions à propos de la nature »). A méditer…

Photo de têtière : François Mauger

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *