Mizu : un violoncelle en transition

Où commence une saison, où s’arrête l’autre ? La graine doit-elle mourir pour que naisse la fleur ? Que reste-t-il des anciens mondes dans le nouveau ? Sur son deuxième album, la violoncelliste et compositrice Mizu s’interroge sur la notion de transition. Elle s’appuie pour cela sur des enregistrements de terrain réalisés dans l’espace de tous les possible, si l’on en croit les contes de notre enfance : la forêt.

Après Enter, une ouverture qui dévoile – comme le fait un orchestre qui s’accorde – tous les ingrédients de ce nouvel album (bruits, notes étirées tirées d’un violoncelle et traitements électroniques…), Pump fait entendre des bruits de pas dans un sous-bois. Sans un mot, un voyage commence. Sur ce Forest Scenes, la musicienne de formation classique (elle est passée par la Juilliard School) peint des paysages en relief et en mouvement, composés de nombreuses strates de son, mêlant bruissements sylvestres, dissonances numériques et réminiscences classiques.

Le septième titre, prphtbrd, conçu avec un autre expérimentateur new-yorkais, Concrete Husband, sonne comme le résultat d’une crise technologique généralisée, d’un gigantesque panne des réseaux. Il représente peut-être une étape nécessaire avant le final, Realms of Posibility : 11 minutes de vibrations consolantes au rythme d’un cœur qui bat. Pour Mizu, qui a entamé un changement de genre en même temps que l’écriture de cet album, l’effondrement et la renaissance ne sont que deux stades d’un même processus de transition.

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de Mizu

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