Tiny Leaves : « J’ai passé trois ans à m’immerger dans ce paysage »

L’ouest de la Grande-Bretagne recèle bien des beautés. A deux pas du Pays de Galles, Joel Pike s’est installé dans le Shropshire, l’un des comtés les plus ruraux de l’Angleterre. Là, sous le nom de Tiny Leaves, il enregistre des disques d’une grande douceur, songeusement mélancoliques. Le plus récent est consacré au Long Mynd, un ensemble de collines sur lesquelles règnent les bruyères et les faucons crécerelles. Il explique sa démarche…   

D’où vient ce projet autour de The Long Mynd ?

Tiny Leaves : « The Long Mynd est un espace qualifié de « zone de beauté naturelle exceptionnelle ». C’est une lande située dans les collines du Shropshire et dotée d’une faune très diverse. J’ai passé trois ans à m’immerger dans ce paysage, ici, à quelques minutes en voiture de chez moi, et j’ai également effectué des résidences d’artistes afin de pouvoir installer mon équipement musical et mon studio en pleine nature, pour enregistrer et créer de la musique directement affectée par le lieu. Je voulais explorer l’idée de création musicale dans un paysage spécifique pour composer à partir de son son et des sensations qui s’en dégagent. »

Quel est le rôle des cordes et les mélodies du piano dans ce disque ? Viennent-elles prolonger les enregistrements de terrain ?

Tiny Leaves : « Le point de départ d’une grande partie des compositions, ce sont des enregistrements de terrain et l’acquisition de données biologiques (par exemple, l’échantillonnage du bruit des feuilles des arbres). Je me suis également assis pour observer différentes facettes de la faune dans le paysage. Les mélodies de cordes et de piano ont été inspirées par tous ces sons. J’espère qu’elles complètent et accompagnent de façon harmonieuse les sons de la nature que j’ai capturés. »

Comment ce disque s’inscrit-il dans votre parcours artistique ? 

Tiny Leaves : « Je m’intéresse depuis longtemps à la façon dont le monde naturel peut offrir un point de départ et une source d’inspiration pour la musique. Je m’intéresse également à la représentation authentique, celle qui explore par la création musicale le son, l’apparence et les sensations qui se dégagent d’un lieu donné. J’ai hâte de poursuivre ce travail avec mon prochain projet. Je cherche à utiliser les sons de la nature de façon de plus en plus directe. Je pense aussi que ce disque, comme les prochains, est une célébration du monde naturel, qui, à un moment comme celui que nous vivons, est sous pression, alors qu’il peut être une source de vie et d’inspiration pour chacun. »

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de Tiny Leaves

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