Un orchestre paraguayen invente la « harpe d’eau »

Situé entre l’Argentine, le Brésil et la Bolivie, le Paraguay abrite deux cours d’eau majeurs, le Río Paraguay et le Río Paraná, ainsi que de vastes zones humides. Ce pays multi-ethnique peut également s’enorgueillir d’une tradition musicale bien vivante, celle de la harpe diatonique, un instrument souvent utilisé pour accompagner des chansons en guarani. L’orchestre H20 Sonidos del Agua a réuni ces deux emblèmes du pays dans un nouvel instrument : la harpe d’eau.

L’instrument a été mis au point par Fernando Amberé Feliciángeli. Principalement constitué de fer et de verre, il inclut également des tuyaux qui permettent à l’eau de circuler continuellement. Des capteurs faits maison sont placés sont placés sous chacun des 8 filets d’eau. Ils émettent un signal électrique chaque fois que l’écoulement est interrompu ou dévié, générant immédiatement un note synthétique.

Ingénieux et mélodieux mais d’un transport et d’une reproduction malcommodes, l’instrument est surtout destiné à sensibiliser le public à la valeur de l’eau. Issu de Sonidos de la Tierra, une association qui prône l’insertion par la musique et pratique volontiers la lutherie sauvage, l’orchestre H20 Sonidos del Agua a lancé le 8 janvier au Teatro Municipal d’Asunción, la capitale paraguayenne, une tournée qui mènera leur harpe d’eau sur plusieurs continents. Nés dans un pays humide où la moitié à peine des ménages les plus pauvres ont accès à l’eau potable, ces jeunes musiciens veulent être les ambassadeurs du sixième objectif de développement durable défini par les Nations Unies : « un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030, en particulier pour les populations vulnérables ». La harpe d’eau est un excellent moyen de rappeler que cet objectif est loin d’être atteint…

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
La page du site web de Sonidos de la Tierra consacrée au projet