« Wild Wet World » : Cosmo Sheldrake parmi les orques et les baleines

« Closed my eyes / Went to sleep / And drifted downwards / I dreamt of whales floating there / All bathed in sound / All wrapped in plankton / And glinting green / Drifting onwards / Through shifting seas… » (« J’ai fermé les yeux / Me suis enfoncé dans le sommeil / Ai dérivé vers le bas / Rêvé des baleines qui flottent là-bas / Qui baignent dans le son / Immergées dans le plancton / Et le vert scintillant / A la dérive / A travers les mers changeantes ») … C’est à la plus douce des rêveries qu’invite le nouvel album de Cosmo Sheldrake. Le chanteur et multi-instrumentiste anglais invite en effet l’auditeur à s’immerger une vingtaine de minutes vingt mille lieux sous les mers.

Trois ans après Wake up calls, un disque consacré aux oiseaux, le tout nouveau Wild Wet World est en grande partie basé sur des enregistrements sous-marins. Entre deux notes d’un synthétiseur espiègle, on y entend des baleines à bosse chanter, des cachalots cliqueter, des phoques de Weddell se faire la cour, des poissons perroquets à dents de cheval croquer du corail…

Cosmo Sheldrake se fait l’écho du biologiste marin Steve Simpson, qui soigne les récifs de corail sur le point de blanchir en leur diffusant le son d’autres récifs en meilleure santé. L’album inclut le son de ces coraux qui reviennent à la vie. Il fait également entendre la dernière communauté d’orques de la côte ouest de l’Écosse. Ce groupe utilise pour communiquer un dialecte unique mais est menacé d’extinction en raison de la pollution de ses eaux, qui empêche la reproduction. S’il disparait, sa forme de langage disparaîtra avec lui.

Le titre principal, l’obsédant Bathed in Sound, est sorti en avant-première le 31 mars, dans le cadre de la campagne Earth Percent Charity de Brian Eno. Une part des droits d’auteur sera reversée à l’organisation The Earth, qui, à son tour, soutiendra les associations qui luttent contre le changement climatique et aident à protéger le vivant. Deux livres de chevet de Cosmo Sheldrake (dont le père est chercheur et le frère biologiste), How to Speak Whale de Tom Mustill et The Cultural Lives of Whales and Dolphins de Hal Whitehead, rappellent que bien des signes d’intelligence dont s’enorgueillit l’humanité sont également l’apanage d’animaux marins. Leur accorder certaines formes de protections juridiques ou certains droits d’ordinaire réservés aux humains et à leurs entreprises ne serait donc pas déraisonnable. En attendant, Cosmo Sheldrake rétribue les animaux dont la voix figure sur le disque en contribuant au financement de structures telles qu’Oceana, The Marine Conservation Society, Hebridean Whale and Dolphin Trust, Whale and Dolphin Conservation Organisation, World Cetacean Alliance, Sussex Dolphin Project, Coral Reef Alliance…

Photo de têtière : François Mauger

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