[A lire] Akki, la revue qui recense les artistes écolos de Nouvelle-Aquitaine

Ça bouge en Nouvelle-Aquitaine ! Il a déjà été question sur ce site du label de qualité Bâbord et des concerts à vélo de Slowfest mais Akki, une revue semestrielle éditée dans la Gironde, attire également l’attention dans son nouveau numéro sur un collectif qui dresse un inventaire sonore du bassin d’Arcachon, Slikke, des festivals écoresponsables, comme Les Octofolies ou Climax, des lieux où tout se réinvente, comme La Madeleine à Ligné, la productrice de musique électronique Hélène Vogelsinger, le rappeur Rackam, l’artiste sonore Antoine Bellanger, très attaché aux paysages du Pays basque… Coup de zoom sur un numéro très spécial, en compagnie de son rédacteur en chef.

Quelle était votre ambition lorsque vous vous êtes lancés dans ce numéro consacré à l’art face à l’écologie ?

Laurent Bigarella : « Ce numéro est né d’une initiative portée par notre média en ligne, Le Type, un magazine dédié à la vie culturelle bordelaise et néo-aquitaine. On avait sorti une compilation en juillet 2022 suite aux incendies qui ont frappé les lieux de notre enfance : la Gironde, les Landes… On avait réuni les titres de 27 artistes locaux, des artistes des scènes électronique, rap, pop… L’ambition était de récolter des fonds pour les associations locales qui allaient revitaliser les zones incendiées. Par cette initiative, on voulait mettre les artistes sur le devant de la scène et montrer qu’ils avaient eux aussi une responsabilité, qu’ils pouvaient jouer un rôle face aux incendies, aux catastrophes naturelles (pas si naturelles que ça, d’ailleurs)… On voulait prolonger cette action par la mise en avant d’autres projets, toujours avec notre prisme, qui est celui de la région Nouvelle-Aquitaine. Il y en avait beaucoup qu’on avait déjà identifiés, parce que le secteur culturel est très actif sur le sujet de l’écologie. On voulait montrer que, face aux défis majeurs contemporains, les artistes et le secteur culturel peuvent jouer un rôle positif et apporter leur contribution dans le débat public, avec des solutions très concrètes. »

Qu’est-ce qui vous a surpris en préparant ce numéro ?

Laurent Bigarella : « Une petite précision par rapport à la fabrique et à la conception même de cette revue : chaque numéro est construit autour d’un appel à contribution. Une fois qu’on a choisi une thématique, qui est le fruit de l’état des lieux que nous faisons, de nos observations au sein du secteur culturel, cet appel nous permet de récolter des idées de sujets et d’articles d’auteurs et d’autrices qui ne sont pas membres de notre association. Cela nous permet d’élargir le spectre éditorial de nos numéros. Et, effectivement, on a été assez surpris par certains sujets qui nous ont été proposés. On a pu aller au-delà de ce qu’on avait déjà observé et découvrir d’autres initiatives. C’est le cas dans l’article sur la question du lichen, qui a été proposé par le duo d’artistes Evernia. Ce duo explore la façon dont le lichen peut nous aider à penser l’état du monde et la question de l’anthropocène. Il y a aussi un article sur l’anthotype, un procédé photographique plus lent que celui que nous connaissons et qui fait disparaître les photos avec le temps. C’est également un assez bon reflet de l’état du monde, en lien avec la question écologique. On avait évidemment entendu parler des luttes contre les mégabassines, dans les Deux-Sèvres, mais on n’avait pas forcément pensé à les aborder jusqu’à ce qu’un auteur et une autrice nous proposent un article sur la façon dont des artistes, créateurs, dessinateurs et graphistes sont impliqués. »

Pour vous, les médias – et notamment les magazines – restent-ils importants dans l’écosystème culturel (et en particulier musical) ?

Laurent Bigarella : « Oui. Les médias contribuent à produire du récit sur ces sujets-là, comme les artistes, comme certaines structures culturelles. L’une des forces d’une revue papier comme Akki est de proposer un menu médité construit sur 132 pages. Cela permet d’aborder une question avec une multiplicité d’angles. On prend un sujet, comme l’art écologique (une notion qui ne veut pas forcément dire grand chose mais est tout de même évocatrice), et on construit un sommaire qui parle autant de danse que de mobilité douce ou de l’avenir des festivals. Il y a beaucoup de solutions qui existent, avec des approches très différentes, mais elles constituent tout de même un socle commun de réflexion. Le papier offre moins de distractions que l’écran, il donne plus de temps pour se plonger dans un article. On essaie de donner des références pour que le lectorat puisse aller plus loin. Je pense qu’effectivement, les médias ont un rôle à jouer. Il faut qu’ils montrent autant la dureté de ce qui nous attend pour l’avenir de notre planète que les solutions qui existent pour penser notre futur en commun.… »

Photo de têtière : Cénel Fréchet-Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web du média en ligne Le Type
La page qui permet de commande ce numéro du magazine Akki

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