Kreizenn Ar Son : vacances sonores en Bretagne

Dans le Trégor, non loin de la célèbre côte de granit rose, se cache, sur la route qui mène de Lannion à Guingamp, un « Centre de découverte du son ». Le nom peut faire penser à un laboratoire où auraient lieu de mystérieux tests scientifiques mais il n’en est rien. Au contraire, dans cette vallée verdoyante, les expériences se font en famille, dans la bonne humeur.

L’institution propose un « sentier musical ». Ce parcours d’un peu plus d’un kilomètre est jalonné de dispositifs qui permettent aux promeneurs de s’amuser à produire ou à écouter des sons. Chacun, à son tour, en goûte les timbres, l’intensité, les modes de propagation. Plus loin, un « jardin sonifère » prend la forme d’une oreille géante. Les flâneurs y déambulent du pavillon au tympan, en passant par le canal auditif ou le potager où poussent des végétaux qui ont des vertus sonores. A la fin de la visite, le « laboreille » invite à tester son audition avec de petits jeux mécaniques. Les familles découvrent ainsi que chacun entend un peu différemment, selon son âge ou ses habitudes d’écoute.

Le centre propose également des « cabanes d’écoute ». Cet été, il est possible d’y entendre des enregistrements de Fernand Deroussen, audionaturaliste qui a fait partie du conseil d’administration de l’association pendant quelques années. Grâce à lui, le visiteur peut voyager d’une forêt à une autre, des tropiques aux climats tempérés, sans quitter sa chaise longue.

Ces cabanes ont des sœurs sur la côte bretonne, à Pors Rand et à Pouldouran, où sont diffusées des « paroles au mouillage », précieux témoignages sur la vie en bord de mer. « On fait depuis longtemps des enregistrements de la nature mais aussi des sons de la vie quotidienne », explique Sébastien Toinen, l’un des animateurs du centre. « On a par exemple fait tout un travail sur le son des outils ou sur l’acoustique des estuaires. Ces archives nous permettraient de décrire l’évolution du paysage sonore à différents endroits, là où l’activité humaine le transforme ».

Interrogé sur l’impact du centre sur ses visiteurs, il raconte : « L’animation qu’on propose le plus souvent aux enfants s’appelle « Eveil à l’écoute ». On part pendant deux heures sur le « sentier musical » avec une classe et, entre autres activités, on pose notre oreille à différents endroits – sur du bois, sur du métal… – pour écouter la façon dont le son y circule. Après l’activité, j’ai vu plusieurs fois des élèves continuer à poser leur oreille sur des matériaux. Par exemple, sur la rambarde à l’arrivée. Un déclic s’est fait ! »

« Tout le travail qu’on fait au centre sert à donner de l’importance au son » résume-t-il, avant de conclure : « Vous le savez, nous sommes dans une société où la vision prime. Il nous semble très important que nous reconnections tous nos oreilles avec ce qui nous entoure ».

Photo de têtière : Cénel et François Mauger
Autre photos aimablement fournies par le Centre de découverte du son
Pour aller plus loin...
Le site web du Centre de découverte du son

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