Le bioplastique, l’avenir du vinyle ?

Le premier disque vinyle pressé sur du bioplastique sera lancé dans quelques semaines par la branche anglaise de l’association Music Declares Emergency. Cette nouvelle matière – dérivée d’amidons et de sucres et a priori exempte de produits chimiques toxiques à base de chlore – a été mise au point par Evolution Music. Cette société a expérimenté diverses substances pendant deux ans, au cours d’un dialogue constant avec divers professionnels du secteur musical. Si l’on en croit un communiqué de presse paru au printemps, le National Physical Laboratory, le laboratoire national britannique pour les poids et mesures, a testé la formule finalement retenue et en a conclu qu’elle n’altérait pas l’expérience d’écoute et avait même « de meilleures propriétés antistatiques » que le vinyle ordinaire.

Marc Carey, le co-fondateur d’Evolution Music, affirme : « Nous considérons ce produit comme le premier d’une nouvelle vague de solutions qui aideront à résoudre certains des problèmes de notre époque ». Peter Quicke, l’un des fondateurs du label Ninja Tune, également membre du groupe d’action climatique de l’AIM, l’Association of Independent Music, a ajouté : « Le vinyle est une partie si importante de notre expérience musicale ! C’est génial (et, pour être honnête, c’est également un soulagement) que nous ayons maintenant une solution non toxique et durable pour presser nos disques. »

Le premier disque pressé sur cette nouvelle matière sera distribué par Music Declares Emergency. Il portera sur une face deux titres extraits du catalogue de Ninja Tune, signés de Bicep et d’Angel Olsen, et sur l’autre deux productions de Secretly Group, interprétées par Black Country, New Road et Porridge Radio.

Plusieurs sociétés de pressage de disque ont communiqué ces dernières années sur des alternatives au vinyle traditionnel. L’association DJs for Climate Action a choisi pour sa compilation la société néerlandaise Green Vinyl Records. Les Italiens de JoyCut ont confié leur nouvel album à DeepGrooves, qui affirme être l’unité de pressage « la plus verte de la planète ». Chacune de ces entreprises garde jalousement ses secrets de fabrication. Difficile, dans ces conditions, de comparer les différentes solutions proposées. Celle d’Evolution Music a l’avantage d’être pour l’instant soutenu par quelques-uns des plus influents gérants de label d’Outre-Manche. Mais ce qui départagera définitivement ces sociétés, ce sera l’adoption de leur technologie par les musiciens eux-mêmes puis par le public. A quand de gros stickers verts (sur papier compostable et avec des encres végétales, naturellement) dans les bacs ?

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de l'association Music Declares Emergency
La page de la plate-forme de crowdfunding permettant d’acheter ce premier disque vinyle pressé sur du bioplastique
Le site web d'Evolution Music
Le site web de DeepGrooves
Le site web de Green Vinyl Records

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