L’Australie lance un « Environmental Music Prize »

Les votes se sont clos le dimanche 22 mai. Sur le site environmentalmusicprize.com, les Australiens avaient le choix entre 25 chansons. Toutes traitaient de la nature, du climat ou des bouleversements actuels mais chacune avait son propre style, d’une comptine folk faussement soporifique de Paul Kelly au rock psychédélique laconique de King Gizzard and the Lizard Wizard, en passant par la poésie électronique de Holy Holy ou les échos océaniens du projet Small Island Big Song, dont nous avions déjà parlé. La chanson qui emportera le plus de suffrages rapportera à son auteur 20 000 dollars australiens (un peu plus de 13 000 euros).

L’un des candidats au prix : le vétéran Paul Kelly

Cette initiative a été lancée en 2021 par une poignée d’artistes militants – la chanteuse Montaigne, son complice le slammeur Fergus Clarkson, une autre chanteuse, Heidi Lenffer, et la DJ Anna Lunoe – épaulés par des personnalités comme Berish Bilander, de Green Music Australia, David Ritter, de Greenpeace, ou Romola Stewart, du WWF. Tous ressentent la même colère lorsqu’ils voient que l’Australie a été classée dernière sur 193 nations en matière d’action climatique dans le rapport 2021 des Nations Unies sur le développement durable et qu’elle figure en tête des pays qui affaiblissent les accords internationaux et bloquent le progrès mondial.

Un autre candidat : le groupe Holy Holy

« Nous avons besoin d’une nouvelle histoire, nous avons besoin d’une nouvelle chanson » expliquent-ils sur le site de l’opération. « Les artistes peuvent créer un nouveau récit, nous aider à rêver et, en influençant de vastes publics, combler la fracture climatique. La musique construit l’identité, la communauté et la connexion (…). Chaque grand mouvement social a utilisé des chansons mémorables pour diffuser des messages, partager des connaissances, unir les gens et galvaniser le soutien, mais le mouvement pour le climat n’en a pas. Où est notre hymne climatique ? Des chansons incroyables existent mais elles ne reçoivent pas l’attention et la reconnaissance qu’elles méritent et ne sont pas largement utilisées pour inspirer le changement. Dans le « Triple J’s Hottest 100 », le sondage annuel sur la musique écoutée en Australie, seulement 1% des chansons de ces 5 dernières années faisaient directement référence aux problèmes environnementaux. Cela contraste fortement avec le fait que 75% des Australiens sont préoccupés par le changement climatique » notent-ils.

Un troisième candidat : la compositrice Simone Slattery, qui a constitué un chœur virtuel pour chanter la migration des oiseaux

Les résultats de l’ « Environmental Music Prize » seront communiqués le 25 mai mais le processus a déjà le mérite de permettre de découvrir ici de belles chansons venues du pays de Midnight Oil

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de l’ « Environmental Music Prize »
Le site web de Green Music Australia

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