« Paysages composés » : Grenoble, carrefour de l’écologie sonore

Les adeptes de l’écologie sonore et de la musique expérimentale ont rendez-vous du 9 au 11 septembre à Grenoble. La deuxième édition du festival « Paysages composés » réunira en effet des artistes et activistes tels que Nicolas Bralet, Caroline Boë, Stefania Becheanu, Arthur Enguehard, Benoît Frech ou le trio Noï Trei pour deux journées de spectacles, de rencontres, d’installations et d’ateliers à travers toute la ville.

« On essaie de sortir des lieux cloisonnés qui semblent réservés aux musiques contemporaines ou aux musiques expérimentales. On va au Muséum d’histoire naturelle, au Ciel, une salle de spectacle d’ordinaire dédiée aux musiques actuelles, un peu underground… On s’attend à y rencontrer des gens curieux » explique Alessandro De Cecco, organisateur de l’événement, avec les autres membres de l’association Apnées (Association pour la PerformaNce, l’Electroacoustique et les Expérimentations Sonores).

« La majorité des actions se font en extérieur » continue-t-il. « On va par exemple investir le jardin des plantes. Là, ce n’est pas le public qui vient à nous, c’est nous qui amenons notre sensibilité au milieu sonore au public. On essaie de créer des surprises, avec nos expériences d’écoute un peu décalées, un peu étranges pour un public qui n’est pas nécessairement averti, qui ne connaît pas nécessairement la musique expérimentale. »

« Le but de l’événement, c’est de toucher un public plus large. On mène des actions transversales, qui mêlent recherche, création et diffusion. On invite des chercheurs à participer à des conférences et à des tables rondes et, en même temps, on organise des ateliers pour sensibiliser le public aux musiques expérimentales. On valorise en particulier la médiation autour de l’écoute. D’un autre côté, on pense retrouver le public habituel des activités de notre association, et notamment le public des laboratoires ou des universités. »

Stefania Becheanu

D’une promenade sonore augmentée à un débat à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, d’une installation dystopique de Caroline Boë à une performance commune du trio Noï Trei et de l’ensemble Apnées, le programme est si riche qu’il peut paraître hétéroclite. Alessandro De Cecco ne s’en offusque pas. Mieux, il revendique cette interdisciplinarité : « Nous, qui sommes musiciens, interagissons avec les chercheurs, les artistes sonores ou les artistes polyvalents qui se définissent comme « indisciplinés » » affirme-t-il, avant de conclure « L’objectif est de croiser ces différentes pratiques sans qu’une esthétique soit plus mise en avant que les autres. » 

Photo de têtière : François Mauger
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Le site web d'Apnées

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