Talamh et Geoffrey Le Goaziou, le folk en pleine nature

Et vous, vous dites « le folk » ou « la folk » ? Dans le premier cas, il se pourrait bien que vous ne soyez plus de la première jeunesse, que vos références soient Pete Seeger ou Bob Dylan, plus que Devendra Banhart ou Sufjan Stevens, ces chanteurs qui ont donné une nouvelle jeunesse au genre au début des années 2000. Peu importe. Quelles que soient son âge et les références de ses adeptes, la musique folk a toujours été et reste un modèle de sobriété. Très épurée, elle se compose – lorsqu’elle est bien écrite – de peu de choses : une mélodie mémorable, que l’on peut emporter partout avec soi, et des paroles frappantes. D’origine nord-américaine, elle est désormais solidement implantée en France. Deux nouveaux projets discographiques viennent le rappeler et, au passage, affirmer la proximité avec la nature des musiciens qui l’interprètent.

Geoffrey Le Goaziou (photo : Célia Le Goaziou)

Programmé au festival nantais La Bise le 10 janvier, Geoffrey Le Goaziou a longtemps fait partie du collectif Folk Forty Four et chanté au sein du groupe Ämelast, avant de publier au printemps dernier son premier album, Somewhere quiet, dont la version vinyle sort pour les fêtes. Armé de sa guitare et de sa voix aérienne, le jeune homme, passé par des études de biologie, y chante sa relation au vivant. « La nature est pour moi un environnement indispensable à la création » explique-t-il. « Elle m’inspire et me porte. Pas forcément de manière explicite mais elle est toujours présente. Elle se traduit directement, je pense, à travers la guitare acoustique, de manière pure. C’est un instrument qui dépend énormément de son environnement (de la pièce, de la température, de l’humidité ambiante), si on veut être pragmatique. Artistiquement, la nature est également dans mes textes où, les rivières, les champs, les espaces naturels servent régulièrement de décors aux chansons ».

« Evidemment », ajoute-t-il, « l’image de la folk est fortement attachée aux grands espaces, à la nature, à la simplicité et à la contemplation. C’est en quelque sorte son ADN. La folk a le grand avantage d’être une musique que l’on peut emmener n’importe où. Elle permet donc d’être un vecteur plutôt efficace pour diffuser des messages, car elle peut être jouée sans contraintes techniques ! L’été dernier, j’ai eu par exemple la chance de tourner dans différents refuges dans les Alpes et les Pyrénées, accessibles uniquement à pied ».

Talamh (tous droits réservés)

Talamh est un projet plus collectif. Il réunit cinq musiciens bretons autour des textes de la chanteuse Adèle Bailleul. Leur premier album, Elements, est également paru pour les fêtes. Il y est également question de l’environnement. « Le monde naturel autour de nous m’inspire dans le sens où le regard que je porte, ainsi que les membres du groupe, sur ce monde à la fois fort et fragile, est extrêmement bienveillant » confesse Adèle Bailleul. « Je vais souvent, pour composer des textes, chercher un contact privilégié et isolé avec la nature proche de moi (bords de mer, forêt, landes…) et observer toutes les créatures que je peux y croiser. Je retranscris ensuite ces moments de rencontre, de contemplation, de méditation dans les textes. Certains sont un peu abstraits, d’autres beaucoup plus concrets, comme le texte de Back to the woods qui évoque la destruction des habitats naturels du monde animal. »

« La musique folk qui nous inspire dans Talamh revendique l’héritage du mouvement « folk revival » des années 1960 et 1970, avec des auteurs engagés en leur temps, pour les droits sociaux notamment. La musique folk que nous développons aujourd’hui se présente comme une nouvelle forme de revendication, engagée mais pleine d’espoir, car c’est cela seul qui peut faire avancer et évoluer les choses et toucher les consciences, à notre sens. Exploiter le défaitisme et exacerber la peur de l’avenir ne donnera pas envie à nos concitoyens de s’engager plus avant dans la défense et la protection de notre environnement naturel. Il est essentiel que cela passe par la beauté et notre musique se veut porteuse de ces messages ! ».

Celle de Geoffrey Le Goaziou et des amis qu’il aime citer ( Augusta, Raoul Vignal, Maëlle Taina, Coline Rio…) probablement aussi !

Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web du festival La Bise
La page web du label Daydream Music qui présente Geoffrey Le Goaziou
La page web du tourneur Hureau Booking à propos de Talamh

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